Soutien à la Bolivie


Textes et images : Samuel Bitton et Daniel Chappuis

Soutien aux populations de la région du sud-est Lipez Bolivien

Cette page est dédiée aux populations du sud-est Lipez Bolivien. Ces gens sont pauvres mais rarement misérables. A bien des égards ils sont plus riches que nous. Leur référentiel de qualité de vie est infiniment restreint. Ces hommes et ces femmes sont humbles, dignes et debout bien campés sur leurs pieds. On baigne dans l’authentique pur sucre, le rustique et le pittoresque. La majorité des habitants toutefois rêve d’électricité donc de lumière, d’un réseau de soins décent, de bois pour cuisiner plus abondant, de communication terrestre et téléphonique améliorée, d’eau potable… !
Fait surprenant : ils ne portent pas du tout le même regard que nous sur le paysage. Les panoramas grand format que nous leur avons fait distribuer n’évoquent à première vue aucun site connu alors que les images proviennent de leur propre lieu de vie.

Daniel Chappuis voyage dans cette région depuis 2001 et a décidé, à sa manière, de les aider. Daniel et Samuel ayant une passion commune pour le voyage et la photographie, un jour leur est venu l'idée de joindre leurs forces. Cette page internet a donc été créée dans le but de partager le fruit de leur collaboration.

HISTORIQUE

Un soir, Daniel Chappuis a eu la belle idée de présenter à Samuel un diaporama de ses péripéties en Bolivie. Ce soir-là, Samuel en prends plein les mirettes. Des paysages à couper le souffle, des terres sauvages, inconnues, rudes, bref tout pour faire vibrer ses envies d’aventures, l’encourager d’aller voir ces endroits extraordinaires de ses propres yeux et bien sûr, de les photographier.

Et puis, L’idée excitante de pouvoir donner un sens vertueux à ces futures images a très vite mûri.

Selon Samuel, Daniel est, ce qu'il considère un « Grand Homme ». Bourré de valeurs qui lui sont chères, doté d'un grand cœur, menant une vie sans superflus remplie d'aventures et de voyages. Il s'est fixé un vrai et beau défi, qui le tient en haleine depuis le début des années 2000, et ce n'est pas fini car la tâche est immense. Il nous explique tout cela de ses propres mots: « Une incroyable aventure de caravane de troc en 2001 m’avait fait découvrir une zone totalement méconnue de Bolivie (texte narratif sur demande). Durant 10 voyages cumulant plus de 2 ans sur place, j’explore, prospecte, découvre ébahi des merveilles paysagères, des vestiges précolombiens (mais âge de la pierre taillée, pas de métallurgie connue…) non-inventoriés et des autochtones formidablement attachants. A l’instar d’autres régions touristiquement développées, de rares habitants commencent à se faire à l’idée d’accueillir des visiteurs étrangers. Fébrilement, gauchement parfois, ils se préparent avec le modeste appui d’une poignée d’ONG. Hélas ce qui manque surtout, c’est de faire connaître ces merveilles. Je me mets en tête d’inventorier les sites archéologiques (900 greniers, ruines de villages parfois fortifiés, pétroglyphes, peintures rupestres), de prospecter les sentiers, d’encourager les villageois. »

BUT DE L'ACTION

L’idée était donc trop belle pour Samuel de pouvoir contribuer par le biais de son travail photographique, à son action. Daniel et Samuel, accompagnés de Johnny, un précieux ami local, ont donc arpenté à la fin 2012, pendant plus d’un mois, cette région afin d’en ramener un florilège d’images inédites. Avec l’accord tacite des communautés locales, leur intention est donc de les publier et que la totalité du profit des ventes qui en découlera soit réinvestie au bénéfice de cette action.
Daniel explique que « le but à terme est d’enrayer partiellement l’exode vers les centres urbains et l’Occident permettant à des acteurs du coin de vivre dignement. Le tout est élaboré dans un esprit gagnant-gagnant, le plus loin possible des principes de charité et d’assistanat condescendant. Cela consiste à établir un inventaire des accès, pistes, lieux attractifs ; santé, communication radio/téléphone ; visibilité, contact, marketing ; aspects écologiques, modèle durable, modeste, simple ; développement autonome ; sensibilisation interne aux richesses paysagères et historiques à valoriser. Il est aussi impératif que la majorité des futurs revenus du tourisme restent en mains propres des indigènes. Tout se passe au-dessus de 3800m. d’altitude, nombre de trésors se méritent à pied… c’est assez sportif, hyper-rustique, isolé, tellement invraisemblable et décoiffant. Faut voir pour croire ! Cette région reste une rare "terra incognita" de la toile. Nous nous attelons donc en douceur pour contribuer à la révéler aux autochtones ainsi qu'au monde des curieux internautes, potentiels futurs visiteurs! »

RÉALISATION DES IMAGES

Du 18 sept. au 19 oct. 2012, Samuel rejoint donc Daniel et Johnny qui vont le guider dans ces contrées en phase d’exploration afin qu'il photographie toute la magnificence de ces paysages.

Durant ces 4 semaines, difficile de couvrir toutes les destinations déjà explorées par ses compères. Ils se sont donc limités à certaines zones-clé et ont passé plusieurs jours dans chacune de ses sous-régions afin de maximiser leurs chances de capturer de belles lumières. Et du spectacle ils en ont eu!

Ces endroits sont les suivants: Cienega et la vallée des condors, Rio Seco, Ciudad de Roma et la Pampa de las Lagunillas (voir carte ci-contre).

Après avoir capturé une belle moisson d’images exclusives de ces contrées méconnues, il était impossible à Samuel de venir dans ce coin de pays sans aller photographier les régions du sud Lipez qui sont, elles, déjà connues et où le tourisme est déjà bien développé. Les paysages y sont tout autant fabuleux. Daniel et Johnny lui ont donc là aussi fait le grand plaisir de le guider dans la Réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa (incluant la Laguna Colorada, Laguna Verde, le désert de Dalí) et puis le célèbre et extraordinaire Salar d’Uyuni.

DERNIÈRES NOUVELLES ET AVANCÉE DE L'ACTION


Johnny est très fier d'envoyer à Daniel une image de l’antenne 4G providentiellement bénie des cieux et en passe d’être inaugurée. Elle va permettre une communication nettement améliorée pour toute la population d’Esmoraca, Mojinete, Chuqui etc. Hacia la Cumbre participe au défraiement de Johnny qui œuvre depuis des années pour tenter de faire avancer le projet. Cela fonctionne merveilleusement… quand l’alimentation électrique n’est pas interrompue depuis Tupiza à 100km. à vol d’oiseau !

Organisée dans des conditions ubuesques à La Paz avec notre appui, Irène Delaveris a mené une expédition de quatre experts archéologico-toutistiques guidée pendant neuf jours par Johnny. Le tout est in extremis financé par Solidar Suiza, une émanation de la DDC. Nous sommes tout excités, ça fait 15 ans qu’on l’attend !
Les Indiana Jones en herbe reviennent bluffés de leur aventure. Pour la 1ère fois, un coin de voile est levé sur un patrimoine archéologique majeur de Bolivie totalement ignoré à ce jour.
Alors que le pays est en proie à de graves dissensions politiques, Irène me fait parvenir un rapport de 1,8 Go. Sous réserve d’aléatoires financements, elle se projette dans un chantier d’au moins une dizaine d’années. A ce titre, Johnny incontournable sera naturellement sollicité et donc salarié.

Santiago près de Tutayoj au-dessus de Florida.

Cirilo de Guadalupe comptabilise 653 nuitées les 12 mois passés chez les divers logeurs. C’est remarquable et croissant. Il semble que les Italiens se soient particulièrement donné le mot.
Diego guide de Ciudad de Roma a eu la frayeur de sa vie voyant un jour un intrépide touriste évoluant en l’air sous une étrange toile multicolore, jouant dans le fort vent entre les becquets de Cruce Abra avant d’atterrir fièrement à côté de la jeep !
Les guides doivent au cas par cas encourager des visiteurs qui peinent à mettre un pied devant l’autre entre leurs bâtons, mais occasionnellement aussi décourager d’irréalistes fondus d’escalades qui aimeraient descendre au fond du ravin pour gravir la flèche d’une cathédrale ! Dur dur le métier de guide.


Daniel Conod accompagne Daniel (Chappuis).
Isaac est d’accord de tailler des marches dans la roche autour de l’extraordinaire statue de Mirtha qui n’est visible au soleil que 45 min par jour en début d’après-midi. Une quarantaine d’entailles assureront les pas des photographes ahuris.

Pour signer le contrat nous retrouvons Isaac et son épouse à leur cabane d’estive : pas de fenêtre, espace intérieur 1,60m./3m., la couche est une surélévation de terre de 80cm. de large.

Ce dimanche, au retour nous récupérons le professeur Juan et 3 élèves à 4 km. du village venus réaliser une corvée de bois pour le four à pain de l’école.

Daniel Conod est très reconnaissant des piquets du vallon des viscachas. La corniche flanque une falaise de 20m !


Dans le circuit du col Abra Cantu Ciénega via le Padre en direction de la statue de Mirtha, plusieurs zones rocailleuses non-habilitées ont causé des soucis à quelques touristes ainsi qu’aux guides.
Ces passages étudiés en 2016 sont désormais aménagés assurant ainsi un relatif confort sécurisé profitable à tout un chacun. Les guides ont une hantise viscérale de l’accident. C’est que là, aucune solution de secours aérien ni même téléphonique n’est possible.
Aléas des dysfonctionnements des contrées reculées le matériel préparé par Johnny à Tupiza et envoyé par camion, va mettre un an pour arriver à Guadalupe !


Voyage accompagné de Françoise Chevalley.
Les guides de Ciudad de Roma avaient évoqués en 2015 un problème apparu au fil des visites. Certains touristes sont peu à l’aise physiquement dans cet environnement montagneux de haute altitude dépourvu de sentier. Les difficultés se révèlent pendant l’excursion. Pour éviter d’imposer un circuit long et exagérément fatiguant, un raccourci de retour de secours devrait être envisagé du glacier et du lac souterrain aux miradors, moyennant l’aménagement de quelques passages délicats. Acceptant la sollicitation, nous avons donc étudié ce projet de la passe du vallon des viscachas qui débouche au sommet à plus de 4300 m. d’altitude. Le travail a été réalisé, Isaac en est très fier.


Johnny financé par Hacia la Cumbre a beaucoup travaillé pour entretenir la passe de Condori à 1,5 jour de marche d’Esmoraca.

A encore un jour de marche plus loin, un vilain passage au-delà d’Estancia Grande vers Bonete Palca a été laborieusement réaménagé pour permettre à des ânes bâtés de passer.


Conférence « Bolivie Inédite»
À l'azimut d'Estavayer le lac.
Daniel Chappuis et Samuel présentent une conférence d'environ 2 heure, sur fond de diaporama et vidéo, sur l'action de Daniel.

- Le fruit de la vente de photos, majoré de dons particuliers et de recettes résultant d’exposés publics a permis de démarrer l’action concrète.
- Ellaboration d’un projet de statut d’association sous for juridique suisse : « Hacia la Cumbre. »
- Rédaction d'un contrat-type pour cadrer chaque action.
- Réalisation épique de la sécurisation d’un circuit pédestre à Ciudad de Roma.

- Mise en oeuvre d’une seconde action semblable à Estancia Grande entièrement managée par les acteurs locaux.
- Etablissement d’une liaison internet régulière avec Johnny d’Esmoraca et Cirilo de Rio Seco.
- Très notable et réjouissante augmentation des nuitées à Guadalupe : +250% !
- Rassemblé 13 ans d’archives archéologiques pour constituer un volumineux dossier (+ de 30 pages illustrées) à l’attention de spécialistes. A ce jour le mystérieux peuple précolombien qui nous a légué ses vestiges reste totalement énigmatique.
- L’expédition 2015 sera vouée au contrôle des travaux réalisés et au lancement d’autres actions en fonction des faibles ressources disponibles. En outre l’exploration de divers sites géologiques ou archéologiques encore inconnus va mobiliser beaucoup d’énergie.

Conférence « Bolivie Exclusive »
Au cinéma de Bex (Suisse) le Grain d'Sel.
Daniel Chappuis et Samuel présentent une conférence d'environ 2 heure, sur fond de diaporama et vidéo, sur l'action de Daniel.

Voyage de Daniel du 3 sept. au 14 nov. 2013

Rio Chilenas:
La population sollicite Johnny et Daniel pour leur présenter des sites au potentiel touristiquement attractif. Ils découvrent ainsi grâce à Froilan Acho les deux anciens villages nommés Rio Chilenas que les habitants ont abandonnés en moins de 20 ans. En sus, au cours d’une excursion mémorable, Roberto leur fait découvrir un grand lac jaune moutarde (Thommy) fréquenté par des milliers de flamands roses.

Rio Mojon :
Reprise d'une exploration avortée en 2012. Ils ont trouvé de probables vestiges d’un village à Honda Palca (Jatun), d’anciennes terrasses cultivables et ont visité un groupe important d’imposants greniers familiaux avec des séparations intérieures. Rarissime, au pied de l’un d’eux, un genre d’amphore signalée par Herminio Mamani Calisto et deux tessons de poterie décorée. Aucune trace de feu.
Un abîme de perplexité renvoie Daniel en écho de criants et stériles appels à l’aide au monde de l’archéologie. Les indigènes et Daniel aimeraient savoir, comprendre. Mais il est naturellement exclus que non-professionnels ni autorisés fassent quelque investigation matérielle que ce soit. Au secours, c’est urgent, les chèvres continuent de s’abriter dans ces monuments millénaires fragiles les détruisant petit à petit irrémédiablement.
On ne protège efficacement que ce que l’on connaît bien. Il est impératif que le monde scientifique se donne les moyens d’investiguer, de questionner, de répondre bref de s’intéresser. Saperlipopette !
Une bergère signale à Daniel et Johnny, en plus des pétroglyphes découverts cette année, d’autres sur le plateau. A voir en 2014.

Cienega, Estancia Grande :
Johnny et Daniel continuent d’explorer. Impossible en un jour d’imaginer l’aller-retour. Donc ils louent des ânes à Max et Juana. La narration résumée est disponible en Tessons de Boulivie.
Délimité au GPS les contours d’une occupation villageoise probablement millénaire à Estancia Grande.
A un petit jour de marche, Estancia Grande Antigo : le mystère s’épaissit. De nombreux champs, d’anciennes terrasses, des ruines espagnoles mais pas de village antique malgré quelques pointes de flèches et outils lithiques de surface. Dans les hauts, quelques greniers mais surtout de surprenants et imposants bas-fourneaux. Quelle époque ? A l’aide svp !
Au retour à la Toussaint, extraordinaire plaidoyer de Cienega pour les encourager de continuer dans la voie d’un développement touristique. Témoignage illustré dans les Tessons de Boulivie.

Guadalupe :
Daniel et Johnny assistent à une esquilada de vicunias (Tonte de laine de vigognes) au-delà de 5000m. d’altitude. Y avait du beau monde.
Quelques intrépides voyageurs continuent d’élire Ciudad de Roma comme visite d’un jour incluse dans un circuit de 5 jours. C’est enthousiasmant, trop court, mais les Guadalupéens sont ravis, certains les jalousent. Emulation encourageante.
L’énorme autant qu’inattendu chantier du corridor éco-touristique continue sa route. Large de 2 pistes, elle progresse de San Pablo de Lipez à Rio Mojon Picalto semble-t-il.

Nouvelles de Johnny :
Le 16 juin 2014, Daniel s'entretient au tél. pendant ½ heure avec Johnny. La ligne était meilleure qu’avec son voisin en Suisse!!
En vrac :
- Le gel a moins affecté les récoltes que l’an passé. Y aura assez pour nourrir Lipenia et ses 8 Chichenos (Truie et ses porcelets.)
- Il reste hélas très tout seul pour trop tout faire.
- Il a commencé timidement des cours d’informatique mais ne dispose pas encore de messagerie. Il y travaille.
- N’y a que sa maman qui est un peu patraque, sinon tous vont bien. Ses soeurs de La Paz demandent après Daniel. Ramiro (son frère) travaille à la mine d’Esmoraca où une modeste veine de wolfram vient d’être découverte. Bol et aubaine.
- Bonnes pensées des amis de Cienega dont Béatrice.
- Rosita bénéficie d’un deal avec son parrain Facundo qui lui a filé sous conditions une partie de ses lamas. Ca lui donne une chance d’améliorer l’ordinaire.
- Un buldozer est en train de tracer un prolongement de piste vers Bonete Palca.
- Y a toujours à lutter pour obtenir de l’essence mais Jorge tente chaque fois d’arranger les bidons.

Objectifs généraux et particuliers pour 2014 et suivants :
- Nous travaillons à porter sur les fonds baptismaux les statuts d’une action de soutien au développement du sud-est Lipez. Le gros défi est de tenir à distance respectable tous genres de parasites et d’intermédiaires malhonnêtement profiteurs.
- Exploration du plateau de Rio Mojon zone de Chalviri.
- Recherche à Cienega de pétroglyphes signalés.
- Mise en place de chantiers contractuels pour la réfection de sentiers muletiers.
- Relance du projet de cours informatique pour Johnny mais plus généralement d’une amélioration de la communicabilité au moins virtuelle entre campagne et ville, respectivement zones développées.
- Du côté de San Antonio de Esmoruco: Santos que nous espérons enfin libéré de son pensum d’instituteur à Rio Chilenas, s’il peut revenir dans son village natal, nous indiquera des pétroglyphes autour de son estancia au pied de Ciudad de Roma.
- Estancia Ovejerias devrait révéler une occupation antique dont on ne sait rien à part des pétroglyphes proches de la rivière. On nous a signalé des greniers au pied de la falaise bordant le plateau…, restera à les trouver pour réaliser le trinôme, l’emplacement du village antique !


Conférence « Bolivie Exclusive » présentée aux retraités de la société Nestlé à Vevey (Suisse) dans le cadre de l’Association Sport et Loisir Nestlé.

Publication de 2 doubles pages dans le magazine Invitation No 52 de décembre 2013.

Conférence « Bolivie Exclusive » - festival des Rencontre de l’Aventure de Bulle:
Daniel Chappuis et Samuel ont présenté une conférence d'environ 1 heure, sur fond de diaporama et vidéo, sur l'action de Daniel.

Daniel rentre de trois mois d’aventures et de nouvelles découvertes en compagnie de Johnny.

Conférence « Bolivie Exclusive » - Foyer Association Sport et Loisir Nestlé (Vevey, Suisse)
Daniel Chappuis et Samuel présentent une conférence d'environ 2 heures, sur fond de diaporama et video, sur l'action de Daniel et la réalisation des photos.

Jusqu’en octobre 2011 Guadalupe n’avait guère accueilli plus d’un touriste : Daniel Chappuis et Johnny Velasquez son fidèle compagnon de prospection. 5 familles ont construit et aménagé des chambres d’hôtes. En octobre 2012, 3 d’entre elles totalisaient le passage d’une cinquantaine de nouveaux visiteurs, un succès qui augure le meilleur.

Les pistes, dont principalement l’axe nouvellement tracé Mojinete- Rio Mojon (env. 80 km.) déjà bien ruiné fin 2012 après une seule saison des pluies, ont encore subi de très graves dommages au début 2013. Une demi-douzaine de citoyens volontaires ont obtenu du gouverneur une aide d’urgence. La piste est à nouveau excellente en cette fin d’année. La communication est vitale. En 10 ans, certains sentiers muletiers non-usités n’ont plus bénéficié d’entretien, et du coup ne sont plus que partiellement praticables. Les devises touristiques espérées seront les bienvenues, car les aides étatiques se cantonnent aux pistes carossables.

Des réseaux de téléphonie mobile ont fleuri à Mojinete, San Pablo de Lipez et San Antonio de Esmoruco. Y a un tél. public à Esmoraca. Plus aléatoire, la radio fonctionne à Rio Seco, Guadalupe, Bonete Palca. Faut pas trop compter dessus !

Daniel retourne cette année encore sur place, pour trois mois d’aventure et de nouvelles découvertes en compagnie de Johnny.

COMMENT Y ALLER À VOTRE TOUR

Le but étant bel et bien de promouvoir un peu de tourisme éthique dans cette région (nous espérons que les images ci-dessous vous motiverons à y aller), voici donc ci-dessous quelques infos pour préparer votre propre voyage « aventure ».

Idéalement :
- Avoir un minimum de baragouin hispanique.
- Disposer d’un mois de libre. Effectivement, s'engager sur les routes du sud-est Lipez demande un investissement en temps non négligeable.
- Avoir un soupçon d’esprit pionnier.
- Louer une jeep à Tupiza chez Milton ou Alberto. Contacts via Tupiza-tours de l’hôtel Mitru ou via Johnny Velasquez tél. 00591 71 828425.
- Autre possibilité, formule dès La Paz ou Sucre : Biz renta car Bolivia. Bonne référence indirecte.
- Supporter des altitudes de 3800-4500m. Une acclimatation par paliers est fortement recommandée.
- Voyager en indépendance alimentaire mais dépendance pour le logis et les guides, c'est ainsi que vous contribuerez à laisser quelques sous aux populations locales.
- Exclu de traverser en sauvages ces zones aux populations susceptibles et fragiles. On n’est pas chez nous, on cherche le contact, on se présente poliment, on explique simplement les raisons de notre présence et nos attentes et on demande la permission.

Jouable, mais plus aléatoire, si vous n’avez que 15 jours, négociez un service à la carte avec l'agence Tupiza-tours.

C’est où ?
Tupiza est la ville qui sert de base-arrière et permet la plupart des achats de nourriture et de carburant. Un hôpital prodiguera des éventuels soins complémentaires aux dispensaires de campagne. Notez qu'il est fortement recommandé d'emmener avec vous une pharmacie d'urgence. Pour ce qui est du logement dans cette ville, l'hôtel Mitru, le plus honnête établissement à 300 km. à la ronde vous accueillera avec votre véhicule.
On atteint Tupiza (sud-chichas) en 15 heures de bus depuis le terminal de la Paz (LPB) par Potosi. Compagnies de transport (flota): Trans del Sur (semi-cama), Expresso Tupiza (pura cama).
On peut aussi arriver en train d’Oruro par Uyuni. Par la route également d’Argentine de Jujuy par La Quiaca/Villazon.
Le sud-est Lipez se situe approximativement de 120 à 250 km. de Tupiza.

Epoque :
Juin… mieux : août à novembre.
Températures : -10 à + 25°c.

En toute formule, tenter de rester maître de la pistée.
Pour vous aider à échafauder un plan de voyage, Daniel (boulou.dc@bluewin.ch) reste à disposition dans la mesure de sa disponibilité avec toutes sortes de conseils, contacts, logements, points GPS etc.

Attention, aucun service d’urgence à notre connaissance ne couvre ce sud-est Lipez. Vous y aller donc à vos propres risques et périls.

LES IMAGES

Région de Tupiza :

Tupiza, avec ses 23'100 habitants est la capitale de la province de Sud Chichas. Cette ville sert à Daniel de "camp de base". C'est donc son point de ralliement d'où il planifie et prépare chacune de ses explorations dans le "campo" et où il se ravitaille en nourriture. Tupiza est une ville connue des touristes avec plusieurs tours opérateurs proposants des excursions de plusieurs jours vers le Salar d'Uyuni et la réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa.

Région d'Esmoraca, Mojinete, Cienega:

Depuis le village reculé de Cienega (50 habitants) Daniel, Samuel et Johnny ont fait une petite excursion à pied de plusieurs jours dans le hameau encore plus reculé de Churkior Grande et jusque dans la vallée des condors.
Sur la route entre Esmoraca et Florida ils ont exploré pour la première fois un canyon très étroit rappelant celui d'Antelope aux Etats-Unis, dans lequel nous avons découvert plusieurs anciens greniers ou "chullpas".

Région de Rio Seco :

Le village de Rio Seco est situé au beau milieu d'un paysage absolument extraordinaire. Le sol est constitué de multitudes de couches de roches très colorées, allant du jaune au gris-argent, en passant par l'orange, rouge, rose, verdâtre parfois même presque bleu. Pour l'amoureux des paysages colorés qu'est Samuel, il à été gâté. Ils y ont passé 3 jours entiers à arpenter les différents vallons et sommets environnants. Il y a tant à découvrir, Samuel ne savait pas où donner de la tête et du viseur. Il y aurait passé des semaines à ne photographier rien que dans cette région.

Région de Ciudad de Roma :

Ciudad de Roma est le site le plus époustouflant que Samuel ait pu voir et photographier. L'érosion a sculpté ici des colonnes de roches de plusieurs dizaines de mètres de hauteur, créant ainsi d’apparentes cathédrales naturelles. Certaines zones sont remplies de sculptures rocheuses naturelles ou l'imagination peut nous laisser découvrir toutes sortes de figures connues, du portrait de Mickey, à la vierge Marie, ou bien encore des monuments, des formes d'animaux. Ici comme à Rio Seco, c’est un festival unique de fantaisies géologiques tellement inimaginables qu’on se prend à rire fanchement de telles merveilles suggestives.

Région de Rio Chilenas et de la Pampa de las Lagunillas :

De la verticalité des sites précédents, on passe à l’opposé dans le monde de l’horizontalité. Vue du ciel, cette région de la Pampa de las Lagunillas ressemble à la surface de la lune, un paysage désertique criblé de trous, mais avec la couleur en plus! Depuis le sol, dans ces multiples dépressions on découvre de petits lacs tous plus colorés les uns que les autres. Bleu-ciel, rouges, vert-émeraude, jaune-ocre, moutarde, blancs, il y en a pour tous les goûts, et bien souvent d'année en année ils changent complètement de couleur. C’est juste hallucinant !

Réserve nationale de faune andine Eduardo Avaroa :

Les photos qui suivent, n'ont plus rien d'exclusif. Effectivement dans la dernière partie du voyage Daniel, Samuel et Johanny sont allé visiter des zones bien connues du monde entier où le tourisme est déjà bien présent, même s'il s'agit quand même d'une excursion pour le moins engagée. A la Laguna Colorada, il est difficile de prendre vraiment conscience de toute la beauté de cet endroit, tant la fantasmagorie est époustouflante. Flamands roses sur des eaux rouge-brique : la totale !

Salar d'Uyuni :

Uyuni est probablement l'une des villes les plus touristiques de Bolivie. Y sont présentes de nombreuses agences qui proposent, comme à Tupiza, différentes options d'excursions dans le Sud Lipez. Pour clôturer son voyage en beauté, Samuel s'offre un crépuscule au sommet du Tunupa. Seul, à 5100m d'altitude, avec l'immensité du salar d'Uyuni jusqu'à perte de vue, alors que le soleil passe derrière l'horizon et que la lumière peint le paysage de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, ce fût probablement une des expériences les plus extraordinaire de sa vie.

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